Gilets jaunes. Plus de 500 manifestants défilent à la Croix-Rousse
Samedi 7 mars. La nuit vient tout juste de tomber. Des centaines de flammes s’élèvent et réchauffent le ciel de l’esplanade du Gros Caillou. Après une première manifestation en Presqu’île, ternie par de violents heurts, l’acte 69 de la mobilisation des Gilets jaunes s’étire sur le Plateau et les Pentes. Une première dans le quartier, qui avait jusqu’à présent simplement accueilli des regroupements au rond-point de l’hôpital. Plus sereine malgré quelques débordements (poubelles et affiches de campagne municipales brûlées), la marche aux flambeaux croix-roussienne entraîne le cortège (plus de 500 personnes) à travers différentes étapes, symboles des luttes portées par le mouvement.
École, hôpital, SNCF.
« La Croix- Rousse n’est pas à vendre ! », hurle les manifestants en s’engageant rue de Belfort pour rejoindre l’école Commandant-Arnaud. « Dans les écoles, le travail devient de plus en plus difficile, notamment au niveau de l’accueil des enfants. Nous avons des élèves très différents, parfois malades, sans abris ou en situation de handicap. La mission d’accueil n’est pas remplie. Et cela se répercute sur les conditions de travail des enseignants, les missions sont multipliées : on devient psychologue, assistant social, etc. », explique un membre du syndicat CNT éducation.
Prochaine halte : l’hôpital de la Croix-Rousse, récemment chamboulé par un mouvement de grève. Au micro, une employée dénonce les manques de moyens et « la souffrance du personnel ». Le cortège se dirige ensuite vers l’ancienne boutique SNCF du boulevard des Canuts, fermée en 2018, avant de rejoindre, côté 1er arrondissement, l’ex-école des Beaux-Arts, un bâtiment public qui pourrait être vendu au projet d’un promoteur privé. Aujourd’hui en pause, le projet qui a engendré une vive polémique risque de peser dans les urnes du quartier lors du scrutin municipal de ce dimanche.