En 2020, le cinéma Saint-Denis devient centenaire
On ne sait pas exactement quand a eu lieu la première séance. Seule certitude : le cinéma Saint-Denis du 77 Grande rue de la Croix-Rousse (Lyon 4e) a réellement commencé son activité en 1920. Réellement, car le Septième art figurait déjà au programme de la kermesse organisée dans la cour en juillet 1919, au milieu d’une constellation d’animations (jeu de boules, pêche à la ligne, etc.)
« On n’a jamais su de quoi il s’agissait. Une projection en plein air ? Sous une tente ? Une attraction ? », interroge Roger Sicaud, bénévole au sein de l’association l’Espoir du Plateau qui gère l’unique salle obscure du quartier. En 2020, donc, le Saint-Denis va célébrer tout au long de l’année son centième anniversaire avec séances spéciales et temps forts dont la soirée de lancement prévue en janvier à la mairie du 4e.
Un livre avec 100 ans d’histoire.
Fondé par la paroisse, celui que l’on nommait le Saint-Denis Palace a fait du chemin depuis ses premiers films à la morale irréprochable. « Au départ, il n’y avait que deux séances privées par semaine : une pour les enfants du patronage et une pour les foyers détenteurs d’une carte famille. C’était une sorte de ciné-club mais ce n’était pas ouvert à tout le monde », raconte Roger Sicaud qui est aujourd’hui le programmateur. Au fil des décennies, les statuts évolueront et l’association, initialement chargée d’administrer les activités sportives et culturelles de la paroisse, prendra son indépendance sur l’Église pour se concentrer sur la salle de cinéma.
« Notre ligne éditoriale dépend uniquement de nous. Aujourd’hui, nous sommes axés sur la diversité, essentiellement avec des films d’art et essais. Nous avons aussi un programme spécifique pour le jeune public y avec des courts métrages le dimanche matin (à partir de 4 ans), et des films grand public “de qualité”. Les blockbusters ne correspondent pas au cinéma que l’on veut vendre », assure Roger Sicaud qui s’apprête à publier, en cette fin d’année, l’ouvrage 100 ans d’histoire du cinéma Saint-Denis (10 euros).
Le moment le plus important de cette année commémorative devrait se dérouler en juillet avec une projection en plein air dans la cour. Un clin d’œil à la mystérieuse activité de la kermesse qui garde encore son secret.
Romain Desgrand
1945 l’année des grands travaux
Si la salle de cinéma a toujours été à son emplacement actuel, le Saint-Denis a connu plusieurs étapes de transformation au cours de son histoire. En 1945, d’importants aménagements sont réalisés dont la création du balcon. Petit à petit, le nombre de places va se réduire (de 400 à 232 aujourd’hui) avec l’arrivée de fauteuils plus confortables et d’allées plus larges. Lors de la saison 2018–2019, le cinéma Saint-Denis a enregistré 42 000 entrées.
Photo Olivier Chassignole
Retrouvez chaque semaine 4 pages dédiées au Plateau et aux Pentes de la Croix-Rousse dans l’édition La Croix-Roussienne de Tribune de Lyon.