Squat Maurice-Scève : l’inquiétante dégradation des conditions de vie
« Il est indécent que la République permette cela en France ». La semaine dernière les bénévoles du « Collège sans frontières » ont fait part de la situation plus que préoccupante au sein du squat Maurice-Scève, rue Louis-Thévenet, où vivent aujourd’hui entre 400 et 450 migrants (dont certains seraient mineurs). Face à la hausse du nombre d’occupants, une membre du comité de soutien a évoqué « la gravité et l’exception de la situation actuelle » lors d’une conférence de presse organisée sur place.
Les locaux sont plus que jamais inadaptés : l’hiver arrive et l’insalubrité empire, sachant que le site a déjà été touché par le présence de punaises de lit et de cas de tuberculose. Aujourd’hui, entre 50 et 100 personnes dorment dehors, sous l’ancien préau, dans des tentes et sur matelas entassés dans l’humidité et le froid.
Vers une sortie de crise ?
Le cri d’alerte du comité s’inscrit dans une contexte particulièrement complexe. Alors que le tribunal de grande instance de Lyon a accordé fin septembre un délai supplémentaire de douze mois aux occupants, la Métropole, propriétaire des lieux, a décidé de faire appel tout en espérant renouer le dialogue avec le collectif du « Collège sans frontières ».
La Préfecture, responsable des demandeurs d’asile, a elle aussi son rôle à jouer dans cette situation qui s’apparente à un vrai casse tête tant par le nombre d’acteurs qu’elle implique que par les enjeux sociaux et humanitaires qu’elle recèle. Si les bénévoles redoutent que la Métropole mette fin à l’intervention des associations (Notre-Dame des sans-abri et Action pour l’insertion par le logement) en novembre, la collectivité n’a pas tranché sur le sujet et espère trouver une solution pour sortir de la crise. Les prochaines semaines devraient être décisives.
S.O. et R.D.
En photo : Sur place, les conditions de vie sont de plus en plus difficiles et les équipements prévus (neuf douches, neuf sanitaires) couvrent difficilement les besoins de plus de 400 personnes.
Crédit Photo : ©PhilippeMerchez