« La photographie a aussi un côté thérapeutique »
Avec son projet expérimental Les Fameuses, la photographe Ingrid Moya sera présente au Fort Superposition le 24 octobre à l’occasion de l’évènement Mon 1er Amour, mon corps.
Elle a la voix légèrement éraillée, le tutoiement facile et une énergie communicative. Lorsque ce petit bout de femme nous retrace son parcours de vie, sur la terrasse d’un café du 1er arrondissement, on capte rapidement la passion qui l’anime. C’est cette même flamme qui l’a poussée, il y a quelques années, à réinventer sa vie, fermant la porte sur une longue carrière dans l’aérien pour suivre sa vocation de toujours : la photographie. « J’aime capturer l’âme, chopper le regard des gens, voir ce qu’il y a à l’intérieur », raconte Ingrid Moya.
En créant son entreprise Joz ma vie, cette quadra sensible s’est rapidement lancé un défi : rassembler des portraits de femmes autour de « trois actes générationnels » (entrepreneuses, adolescentes, séniors) et de trois expositions, dont l’une se tenait dans les Pentes. « Il n’y a pas vraiment eu de casting. J’ai surtout réuni des personnes qui avaient envie de se confronter à leur image. Mon objectif était de rééduquer leur regard. La photographie a aussi un côté thérapeutique. »
Avec des clichés bruts et sans retouches, Ingrid Moya a ainsi cherché à « mettre à nu la beauté naturelle de ses modèles ». « Peu importe la génération, l’essentiel c’est d’apprendre à s’aimer. On est bien souvent trop dur avec soi-même. J’avais envie d’apporter un peu de douceur. »
Allié pour la vie.
Point final de son projet expérimental, l’artiste co-organise avec d’autres créatrices — dont Gabriela Ortiz à l’origine de la marque Leonor Roversi — l’événement Mon 1er Amour, mon corps au Fort Superposition, jeudi 24 octobre de 18h à 22h.
Au programme : conférence, expo-vente de l’ensemble des clichés des Fameuses, expérience de réalité virtuelle sur le sexisme, mode, tatouage, etc (lire ici). « Chacune de nous va, à sa manière, exposer son rapport au corps. On veut aller à l’encontre des diktats, complexes, mauvaises images que supportent notre allié pour la vie », souligne-t-elle. Une bonne partie des fonds de la vente de photo sera d’ailleurs reversée à l’association Putain de Guerrières qui vient en aide aux victimes de violences conjugales.
Dans les prochaines semaines, tous ses portraits authentiques seront également rassemblés dans une livre (RDM éditions). Et pour la suite, la photographe envisage de se pencher sur les hommes, toujours dans l’optique de les aider à apprivoiser leur reflet.
Romain Desgrand
Bio Express
42 ans. Ingrid Moya vit dans le 1er arrondissement. Après une carrière d’agent commercial chez Air France pendant deux décennies, elle a créé son entreprise de photographie Joz ma vie en 2017 (particuliers, professionnels, etc.).
L’événement
Mon 1er Amour, mon corps est co-organisé avec Leonor Roversi, Mona Craft et l’Agence Lyonnes
Son site
Spot Favori
Gaïa coffee house, 5 rue de nuits (Lyon 4).