Saturé, le squat Maurice Scève entre dans une phase critique
Alors que le tribunal de grande instance de Lyon a accordé fin septembre un délai supplémentaire d’un an aux occupants du squat Maurice Scève (lire ci-dessous), la situation semble de plus en plus complexe sur place. Le nombre de migrants installés au sein de l’ex-collège (où doit prochainement se déployer un projet immobilier — lire ici) a drastiquement augmenté passant d’environ 250 il y a quelques mois à plus de 400 aujourd’hui.
« L’augmentation s’est, en fait, réalisée progressivement », précise Armand Creus, l’un des membres du collectif de soutien qui rappelle qu’au départ le squat a été ouvert pour plusieurs dizaines de mineurs isolés installés dans les pentes de la Croix-Rousse. Rapidement, l’existence du « collège sans frontières » a attiré de nombreux demandeurs d’asile et même, au cœur de l’été, des femmes accompagnées d’enfants en bas-âge qui ne sont plus sur place aujourd’hui.
« Nous sommes évidemment très contents et soulagés d’avoir obtenu un délai d’un an avant l’expulsion. Mais aujourd’hui, la situation devient très difficile : le collège est complètement saturé », souligne Armand Creus. « Il faut trouver une solution pour héberger une centaine de personnes ou l’hiver va être très dur. »
De places libres pour les mineurs.
Depuis l’ouverture du squat l’année dernière, la situation est particulièrement tendue pour la Métropole de Lyon. Propriétaire des lieux, la collectivité a épaulé les migrants en aménageant le site (sanitaires, douches, etc.) tout en les assignant en justice pour une expulsion. En fonction de leur statut (mineur, demandeur d’asile, etc.), les migrants dépendent soit de la Métropole soit de la Préfecture.
« Cela a pris du temps, mais aujourd’hui des places ont pu être libérées pour les mineurs. Ceux qui se présentent auprès de Forum Réfugiés sont hébergés et évalués », assure la Métropole alors même qu’elle vient de se faire taper sur les doigts par le défenseur des Droits, saisi par Nathalie Perrin-Gilbert, maire du 1er. De son côté, la Préfecture envisagerait un diagnostic social. Mais le sujet reste houleux. La semaine dernière encore, les représentants des habitants du squat ont de nouveau réclamé un rendez-vous dans l’urgence pour rassembler tout le monde autour de la table.
R.D.
Légende photo : Les aménagements d’hygiène installés sur place par la Métropole était prévus pour environ 250 personnes. Le squat accueille aujourd’hui plus de 400 migrants.
La Métropole va faire appel
« Exceptionnelle » selon le comité de soutien des migrants, la décision du juge précise que « la présence des jeunes migrants, vu la qualité exemplaire de leur comportement, ne met pas en péril la réalisation de travaux exploratoires en vue du dépôt du permis de construire ». Mais la Métropole a décidé de faire appel sur le délais de 12 mois.