Lou, chineuse engagée
Spécialiste de la mode de seconde-main, Lou revient cette semaine à la Croix-Rousse avec son « Vestiaire ». Dans ses valises : 500 fripes lookées dénichées aux quatres coins de l’Europe.
La première chose qui interpelle lorsque l’on rencontre Lou ce sont ses yeux. Deux jolies lumières bleues polaires qui éclairent son visage. Puis, vient rapidement son dynamisme et son éloquence. Installée au café Le Perko, en bas des Pentes, cette grande bavarde s’excuse à plusieurs reprises de « partir dans tous les sens ». Il faut dire que Lou est animée par une « passion dévorante ». Depuis plus d’une décennie, cette Croix-Roussienne pure souche chasse les fripes à Paris, Berlin ou encore Amsterdam. Mais pas n’importe lesquelles : délaissant les basics, elle traque chemisiers vintage et autres robes à fleurs, parfois improbables, mais toujours de qualité pour les revendre à prix modestes (de 12 à 40 euros).
Éthique écologique.
Déjà dans le ventre de sa mère, Lou arpentait les allées des Puces du Canal, dont son grand-père était un inconditionnel. « Ma famille m’a transmis cet amour des choses anciennes », raconte-t-elle. Celle qui déjà au collège organisait des petites ventes privées entre amies a presque naturellement choisi d’en faire son job à plein temps.
Exilée au vert depuis peu, Lou retrouve plusieurs fois par an le bitume croix-roussien pour présenter ses trouvailles à sa fidèle clientèle. Écolo convaincue, elle traverse l’Europe en train, luttant à son niveau contre la mode jetable. « Le textile est l’une des industries la plus polluante après le pétrole. En France, on produit 22,3 kilos de textile (vêtement, linge, etc.) par seconde, c’est juste dingue ! On ne peut pas être dans la surconsommation en continuant à acheter dans les grandes enseignes qui changent constamment de collection », s’insurge la jeune trentenaire rassurée par certains chiffres qui prédisent que le marché de la fripe pourrait dépasser celui de la fast fashion en 2028.
« Il y a quelque chose de très beau dans le fait de porter un vêtement qui a déjà vécu, conclut-elle. On lui fait prendre un nouveau départ, vivre des aventures nouvelles et d’autres histoires d’amour ».
R.D.
Le Vestiaire de Lou du 26 au 29 septembre au 16 rue des Pierres Plantées (Lyon 1er).
Bio Express
33 ans. Issue d’une famille croix-roussienne, Lou est née sur la colline où elle a vécu presque toute sa vie. Elle habite désormais à la campagne avec son mari et ses deux filles. En plus des ses boutiques éphémère à la Croix-Rousse, elle est présente chaque année au Marché de la mode vintage à la Sucrière (Lyon 2e).
Spot favori
Le restaurant Mr Edgard, 4 bis Rue de Belfort (Lyon 4e) où elle a l’habitude de manger les samedis soirs après sa vente.
Retrouvez chaque semaine 4 pages dédiées au Plateau et aux Pentes de la Croix-Rousse dans l’édition La Croix-Roussienne de Tribune de Lyon.