Christian Robilliard, l’artiste oublié de la Croix-Rousse
« C’était un homme secret. Un bohème, ascète et érudit, un peu en retrait du monde. Il suffisait de croiser son regard pour se souvenir de lui. » Ainsi le professeur Jean Bacot (photo) définit l’artiste croix-roussien franco-libanais Christian Robilliard qu’il a côtoyé pendant près de 50 ans au point d’en devenir le plus grand collectionneur. Décédé en 2017 à l’aube de ses 82 ans, le graveur qui a notamment vécu rue du Bon Pasteur s’est éteint en toute discrétion et son oeuvre reste aujourd’hui méconnu. Pour lui rendre hommage, Jean Bacot, également ancien diplomate culturel, a décidé de créer une exposition. Une quarantaine d’estampes en provenance de différentes collections privées sont ainsi actuellement présentées en mairie du 4e.
Surréaliste. Surnommé « le planeur » pour son côté lunaire par sa femme Dhara, également artiste, Christian Robilliard est souvent qualifié comme l’un des derniers burinistes. Il utilisait, en effet, une méthode de gravure sur plaque d’acier — particulièrement complexe — avant que le motif soit retranscrit avec de l’encre sur différents types de papiers. Surréalistes, ses oeuvres sont marquées par l’omniprésence de l’image féminine comme une obsession incessante, décliné à l’infini.
Son style qui a évolué au cours de sa vie mêle scènes énigmatiques, jeux de symétrie et touche d’érotisme. Pour le professeur Jean Bacot qui a rencontré le graveur au début des années soixante-dix, cette rétrospective est une première étape. « Ce sera peut-être l’occasion de retrouver des personnes qui l’ont connu et pourraient témoigner sur qui était Christian Robilliard », espère-t-il songeant déjà à une prochaine exposition qui permettrait de mettre en lumière ce talent encore trop secret.
Exposition en salle du conseil de la mairie du 4e jusqu’au 9 septembre.
En photo : Jean Bacot tenant une œuvre de Christian Robilliard.