Airbnb : le conseil territorial interpelle Gérard Collomb
Selon le conseil territorial, le 1er arrondissement « situé au coeur du site Unesco est frappé de plein fouet » par le phénomène de Airbnb qui contribueraient à l’augmentation du prix du m2 du fait d’investisseurs qui achètent des appartements pour en faire des meublés touristiques.
Y a-t-il trop de logements Airbnb dans le 1er arrondissement ? La question qui fait débat sur l’ensemble de la ville (lire notre dossier dans Tribune de Lyon n° 687) inquiète particulièrement les habitants de ce quartier pittoresque et central. En préambule du conseil d’arrondissement de juin de la mairie du 1er, le conseil territorial a ainsi souhaité interpeller la mairie centrale sur le développement des meublés touristiques dans le secteur.
« Quelle sera donc la vie de notre quartier si une grande partie des immeubles du centre-ville a été désertée par les habitants et est occupée par des touristes ? Le développement de AirBnb (…) est, non seulement un nouveau mode d’hébergement touristique mais aussi une nouvelle façon d’aborder le marché de l’immobilier et surtout la cause d’une modification en profondeur de la vie des quartiers et des règles du “vivre ensemble”, voire de l”’esprit du lieu” », a déclaré Williams Cassarin-Grand, membre du Conseil de quartier bas des pentes, au nom du conseil territorial.
Leur demande ? Connaître le bilan de l’action de contrôle lancée en février 2018 pour épingler les fraudeurs (lire ci-contre). « Les moyens mis en oeuvre et les ressources humaines allouées sous la forme de deux agents, ne sont-ils pas dérisoires face à ce phénomène qui menace la vie de nos quartiers ? », a ajouté Williams Cassarin-Grand.
L’initiative du conseil territorial a rencontré un vif intérêt de la part des élus dont la maire Nathalie Perrin-Gilbert qui regrette le manque de « mesure véritable » pour encadrer le phénomène. « À Barcelone un plan de régulation a été mis en place avec une division de la ville en différents secteurs, dont l’un qui interdit les nouvelles licences pour les appartements touristiques », explique-t-elle. Selon l’édile, dans certains immeubles de l’arrondissement, le nombre de changements d’usage de logement « est tout à fait déraisonnable ». « Le contrôle ne suffit pas, assure-t-elle. Si on veut garder des logements à vocation d’habitation, il faut aussi savoir stopper sur certains secteurs ».
Validée par les élus du 1er, la question écrite sera directement transmise au maire de Lyon. L’Hôtel de Ville à 45 jours pour apporter une réponse à l’interrogation qui, dans le cas contraire, sera inscrite au conseil municipal.
R.D.
Que dit la règle ?
À Lyon, une annonce publiée sur une plateforme de location de meublés touristiques doit contenir un numéro d’enregistrement délivré par la mairie centrale. Au delà de 120 jours de location par an, une demande de changement d’usage doit être effectuée pour déclarer à la mairie que le logement n’a plus une vocation de résidence principale mais un objet commercial. En plus de cette demande, les appartements de plus de 60m2 situés dans l’hypercentre doivent être compensé par la mise sur le marché locatif d’un logement de taille similaire dans le même arrondissement.