« Ville et nature sont tout à fait compatibles »
Installée à la Maison de l’économie circulaire, l’association Des Espèces Parmi’ LYON vient de réaliser avec les habitants un inventaire de la vie sauvage du 1er arrondissement. Dès septembre des projets devraient émerger pour préserver la biodiversité dans le quartier. Entretien avec Quentin Brunelle qui codirige l’association avec Victorine de Lachaise (en photo).
Pourquoi réaliser un inventaire de la vie sauvage du 1er arrondissement ?
Quentin Brunelle : Pour valoriser et préserver l’environnement, nous avons lancé en octobre 2018 un plan d’implication des citadins pour la biodiversité dans le 1er arrondissement. Pour nous, l’un des meilleurs moyens de protéger la nature est d’impliquer les habitants dans des projets de diagnostics (oiseaux, papillons, botanique, etc.). Nous avons ciblé le 1er qui est un arrondissement petit mais qui représente aussi l’un des quartiers les plus denses d’Europe (près de 20 000 hab./km2 NDLR). L’objectif final est de mettre en place des aménagements dès septembre, en lien avec les acteurs gestionnaires de l’Espace urbain
Lesquels ?
Une dizaine de projets a émergé. L’un d’eux se nomme “La nature au pied du mur” est consiste à identifier des murs susceptibles d’accueillir de la végétation grimpante. Un autre projet, “Quand l’arbuste s’incruste” prévoit la plantation de haies fruitières ou à fleurs pour les oiseaux et les pollinisateurs. L’idée est de créer un plan de gestion global avec des petites actions qui forment un ensemble cohérent.
Le 27 juin une réunion de concertation sera organisée en mairie du 1er avec les habitants et les services de la Ville, pour lancer le calendrier d’actions. Le message que l’on veut faire passer est que ville et nature sont tout à fait compatible.
Vous venez de réaliser votre dernière session ornithologique. Que faut-il retenir ?
Nous avons recensés 55 espèces d’oiseaux nicheurs qui vivent ici et une quinzaine d’autres oiseaux visible en hivernation ou en migration. Il y a majoritairement des espèces communes mais nous avons eu de bonnes surprises comme avec le faucon crécerelle, (relativement) rare en ville. Nous avons également observé le Martin-pêcheur, ce qui est étonnant étant donné que les quais sont bétonnés. D’autres espèces menacées sont aussi présentes dans le 1er comme le chardonneret élégant ou le verdier d’europe. Ce qu’il faut retenir c’est que lorsqu’il y a des arbres, des zones arbustives ou des espaces herbacés, la biodiversité est plus riche. Le maître mot est donc simple : il faut végétaliser.