L’anticonformisme de Jarring Effects
Le 21 avril, le label indépendant Jarring Effects aura carte blanche au festival électro Reperkusound. Depuis plus de deux décennies, la maison de disques lyonnaise met en lumière la musique alternative dans toute sa diversité. Avec son studio sur le Plateau et ses bureaux dans les Pentes, l’équipe continue de se réinventer en explorant de nouveaux horizons.
C’est une petite impasse à deux pas du métro Hénon. Aux pieds des immeubles, face à un jardin privé, la large porte en fer dévoile un univers feutré et intime où la lumière du jour filtre à peine. Un cocon volontairement coupé du monde, propice à l’introspection et à la création. Dans cet ancien atelier de canuts, Jarring Effects a installé son studio « fait main » en 2007 avec salles d’enregistrement, régie et chambres pour héberger les artistes. L’un des murs est recouvert de messages. « C’était trop dûr mais on a bien rigolé », peut-on lire. Céline Frezza (photo à droite), la reine des lieux, contemple les dédicaces le sourire aux lèvres. « C’est un peu notre mur Facebook à nous », plaisante la directrice artistique et ingénieur son.
« liberté créatrice »
En plus deux décennies, Jarring Effects s’est imposé dans le paysage de la musique indépendante notamment grâce à son festival Riddim Collision. Si l’étiquette « Dub français » colle à la peau du label, l’équipe qui travaille entre Hénon et la rue Leynaud, aime surfer sur la diversité des univers phonographiques. « On ne s’est jamais enfermé dans un style musical », assure Céline. Car, même si la maison de disque apporte toujours une touche électro à ses productions, elle veut surtout assurer une « liberté créatrice » aux artistes. « Notre but est aussi de faire entendre des sons différents et de promouvoir des musiques qui ne sont pas dans le mainstream », souligne David Morel, le label manager (photo à droite) qui rappelle que Jarring Effects signifie « effets dissonants ».
Signe de son ouverture, l’équipe a lancé l’année dernière Galant Records, sa nouvelle plateforme dédiée au hip-hop qui a déjà donné naissance à plusieurs opus. Et les expériences se poursuivent comme avec la sortie le 26 avril de la bande originale du dernier roman de science fiction d’Alain Damasio. En parallèle, la série de projets World Wild Effects se développe à l’international. Le principe est audacieux : réunir dans une métropole des artistes de différents pays qui n’ont jamais collaborés pour enregistrer un album inédit, assurer une tournée et filmer un documentaire sur la ville qui les accueille. Après Cape Town et Détroit, le label s’est envolé pour la Nouvelle Orléans pour donner naissance à Nola is Calling. Une belle réussite métissée et envoûtante.
Dans quelques jours, Jarring Effects prendra les commandes du festival Reperkusound pour une nuit au Double Mixte à Villeurbanne. Au programme : pop-electro-queer, hip hop, et création maison. « C’est l’occasion pour nous de montrer toutes nos facettes, conclut Céline. On ne ferme aucune barrière ».
Romain Desgrand
Bio Express
Sous l’impulsion de plusieurs d’amis musiciens qui fréquentait la même salle de répétition, le label Jarring Effects est né à la fin des années quatre vingt dix à Lyon. Le premier grand concert est organisé en 1999 au Transbordeur. Depuis la structure a bien grandi et développe une partie de ses activités sous forme de Scop (société coopérative et participative). Le label comptabilise aujourd’hui environ 150 références discographiques et dispose également de l’agence de booking Spread The Word.
Leur spot favori
Le parc de la Cerisaie pour Céline Frezza
La rue René-Leynaud pour David Morel dit « Mr MO »