Vente de l’ENSBA au Crédit Agricole : un projet « pas complètement abouti » mais toujours sur les rails selon l’adjoint de Collomb
Le sujet devient de plus en plus houleux dans les Pentes. En marge d’une réunion publique d’information sur le réaménagement de la place Chardonnet vendredi soir, plusieurs habitants et membres du collectif La Fabrique de la ville ont interpellé Michel Le Faou, adjoint à la Ville de Lyon (Aménagement, urbanisme, etc.) sur l’avenir de l’Ancienne école des Beaux-Arts, située rue Neyret.
Objectif : en savoir plus sur les intentions de la municipalité quant à la potentielle vente du bâtiment public de 6000 m2 au Crédit Agricole (lire ici).
« Il y a encore du travail »
« Une bonne question… », a conçu l’adjoint en début de réponse, visiblement gêné par le dossier.
Avant son passage au ministère de l’Intérieur, « le maire de Lyon a acté la cession de ce bien en direction d’un opérateur immobilier privé avec un réaménagement permettant de faire le lien entre l’amphithéâtre des trois Gaules, le Jardin des Plantes et l’église du Bon Pasteur située derrière », a rappelé l’élu.
Mais l’avancée du projet dépend aujourd’hui de deux éléments : l’adoption définitive de l’AVAP (Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine – lire ici) et du PLU-H (Plan local d’urbanisme et d’habitat) qui doit être voté le 13 mai prochain.
Par ailleurs, « le projet n’est pas encore abouti. Il y a encore du travail », a précisé Michel Le Faou en faisant référence à l’esquisse publiée en 2016 dans le journal Le Progrès (place-belvédère, cafés, logements, etc.).
« Pas de raison pour changer d’opérateur »
Interrogé sur la mise en place d’une démarche de concertation avec les habitants, l’adjoint a dû botter en touche : « On regardera les choses à partir du moment où elles seront un peu plus mûres, aujourd’hui elles ne le sont pas. »
Autre point touchy : le prix de vente annoncé en 2016 (environ 600 euros le m2). Trop peu selon beaucoup d’habitants qui évoquent même l’idée de se rassembler pour acheter eux-mêmes le bien.
« Une estimation sera faite, a assuré le proche de Gérard Collomb. Mais comme le processus a été lancé il y a quelque temps déjà, il n’y pas de raison aujourd’hui pour que l’on change d’opérateur ». Une réponse qui n’a fait qu’agacer un peu plus certains membres de l’assemblée qui dénoncent une « braderie des biens publics » et réclament un appel à projets.
À un an des élections municipales, l’avenir de l’ancienne école des beaux-arts s’annonce comme l’un des sujets majeurs de la campagne dans le 1er arrondissement.
Pour faire pression sur les futurs candidats, la Fabrique de la Ville a elle-même lancé sa propre concertation (lire ici).
Romain Desgrand
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