« Sur le Plateau, la pollution est plus forte qu’à la Part-Dieu »
L’air est-il plus pur en haut de la colline ? « Non », répond Gérard Françon, président de l’association Air des Lyonnaises et des Lyonnais. « Nous n’avons pas le meilleur air de Lyon, contrairement à ce que l’on pourrait croire, assure le Croix-Roussien. En temps normal, nous avons une pollution de fond supérieure à celle de quartier de la Part-Dieu du fait de l’air qui remonte des quais (où se trouvent les deux entrées du tunnel de la Croix-Rousse NDLR). Le pire étant lorsqu’il y a un pic de pollution sans vent. »
Officiellement née l’année dernière, l’association est le résultat d’un travail de longue haleine mené par les conseils de quartier du 4e arrondissement rejoints par la suite par d’autres voisins du 1er et du 9e. Elle a publié en début d’année les tendances en matière d’évolution de la qualité de l’air dans l’agglomération lyonnaise en se basant sur les relevés des stations fixes de l’observatoire ATMO Auvergne Rhône-Alpes.
Les résultats sont mitigés. Une amélioration est observée concernant la présence de particules fines (PM10) notamment grâce à la rénovation des chauffages à bois. Mais trois stations, dont celle du tunnel de la Croix-Rousse, restent au-dessus de la valeur recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Moins de voitures. Plus inquiétant, le taux de dioxyde d’azote ne chute pas. « Il est produit à 70 % par le trafic routier est essentiellement par les véhicules diesel », explique Gérard Françon. La sortie Rhône du tunnel, proche de l’école Michel-Servet, est ainsi située largement au-dessus du taux fixé par l’Union européenne avec une valeur similaire à l’autoroute l’A7. Si la Métropole de Lyon attend beaucoup de la ZFE (Zone à faibles émissions) qui vient d’être votée et permettra de réduire les véhicules polluants, l’association estime que des actions fortes doivent être prises dès aujourd’hui sur les principaux points noirs.
« Il faut expérimenter de nouveaux plans de circulation. Profitons des travaux du cours d’Herbouville pour réduire le nombre de voies, lance Gérard Françon. Avec les stations de mesure, on saura rapidement si cela a un impact ou pas. Mais si on a toujours autant de véhicules qui passent là, on ne va rien changer. »