Les adieux de la pâtisserie Roland
« C’est une belle page qui se tourne ». Dans sa pâtisserie désormais vide du 87 boulevard de la Croix-Rousse, Roland Facchin est encore sous le coup de l’émotion. En fin de semaine dernière, il a annoncé sur les réseaux sociaux la fermeture définitive de son institution du Plateau assurant dans la foulée, le dernier week-end de service avec son compagnon Hattab Sahli.
En quelques jours, le duo qui vit aussi à la Croix-Rousse a reçu une pluie de messages et de remerciements des habitants du quartier venus en nombre goûter une dernière fois à leurs célèbres tartes au citron, aux pavlovas que Roland avaient revisités ou encore aux tartes tatin préparées avec des pommes confites cuites avec des gousses de vanille.
Saveurs d’antan
« On a reçu beaucoup d’appels, de petits mots. Des clients sont venus nous voir en nous apportons du champagne, racontent-ils. C’était très fort. On ne s’imagine pas l’impact que peut avoir un commerce dans la vie d’un quartier ».
En 13 ans d’activité, cette pâtisserie traditionnelle où tout était fait maison s’est imposée comme une référence sur le Plateau. Au fil du temps, le couple a cultivé une ambiance chaleureuse et bon enfant.
« J’ai donné mon prénom à ma pâtisserie plutôt que mon nom car je voulais justement lui donner un aspect très croix-roussien, souligne Roland. Les gens venaient ici pour retrouver des saveurs de leur jeunesse. Une cliente m’a dit que ses enfants avaient été élevés “à la madeleine de chez Roland”, ce qui est très touchant. »
Bientôt des cours de pâtisserie ?
À bientôt 55 ans, Roland avait avant tout « besoin de changement et aussi de profiter de la vie », explique celui qui avait pour habitude de se lever tous les dimanches à 2h du matin pour faire tourner la pâtisserie et assurer le brunch. Mi-mars, il rejoindra le restaurant Midipopote, situé avenue Félix Faure dans le 3e arrondissement.
La pâtisserie, elle, devraient être rapidement reprise par un traiteur croix-roussien qui dispose déjà d’une adresse sur le Plateau, pour créer un lieu de restauration sur place ou à emporter.
Pour l’avenir, Roland imagine de disposer un jour d’un laboratoire de cuisine « pour continuer à faire de la pâtisserie sur commande et pourquoi pas donner des cours. Ce que j’aime, c’est avant tout faire plaisir », ajoute-t-il. Peut-être le début d’une nouvelle histoire…