« Il est nécessaire de faire évoluer les rapports entre élus et citoyens »
Depuis un an, la mairie du 1er expérimente un conseil territorial. Unique à Lyon, cette instance permet à des associations de réfléchir ensemble à des questions à poser aux élus lors d’une séance publique, en préambule du conseil d’arrondissement. Les interrogations (création de marchés, naissances sonores…) sont souvent transmises au maire de Lyon qui doit, ensuite, apporter une réponse. Pour Laurence Boffet, conseillère d’arrondissement, le dispositif doit désormais s’inscrire dans la durée.
Que faut-il retenir de cette année d’expérimentation ?
Notre premier objectif était que les acteurs du territoire (associations, collectifs, conseils de quartier…) se rencontrent et travaillent ensemble. C’est déjà une petite réussite. Nous avons réuni des associations qui ne se connaissaient pas et qui ont parfois des visions très différentes. Nous voulions aussi leur donner un porte-voix pour interpeller les élus de façon « historisée », en gardant une trace des échanges. Aujourd’hui, environ 60 structures participent au dispositif, avec un noyau dur d’une vingtaine à chaque réunion.
Quelle sera la suite ?
Nous allons poursuivre avec des champs d’amélioration, notamment sur l’animation de l’instance entre les conseils d’arrondissement. J’aimerais aussi que le conseil territorial participe davantage à la vie locale. Dans mes rêves les plus fous, l’instance pourrait, par exemple, donner un avis sur les budgets. Mais nous n’en sommes pas là. Il y a, en tout cas, une vraie demande des citoyens de participer à l’élaboration des politiques publiques.
Le conseil territorial est-il satisfait des réponses ?
Les membres sont contents d’avoir des retours officiels même si le contenu ne convient pas toujours. Mais l’idée est d’aller au-dela du simple échange question-réponse pour construire sur le long terme des réflections collectives qui élèvent le débat et font bouger les élus. Il y a vraiment un enjeu de créer une ville et une métropole différentes. Ce conseil territorial est, pour l’instant, un lieu de résistance démocratique. J’aimerais qu’il soit demain vraiment légitimé et qu’il transforme les institutions telles qu’on les connaît aujourd’hui. Il est nécessaire de faire évoluer les rapports entre élus et citoyens.
Propos recueillis par Romain Desgrand