Concurrence : des boulangeries du Plateau sous pression
Baisse de la consommation de pain, pression de la concurrence… Des boulangers du Plateau tirent la sonnette d’alarme.
Y a-t-il trop de boulangeries à la Croix-Rousse ? C’est ce que pensent plusieurs artisans qui ont vu fleurir la concurrence sur le Plateau cette dernière décennie. De nouvelles boulangeries mais surtout l’ouverture de points de vente dans des supermarchés. « À cela s’ajoute une consommation de pain en baisse au niveau national », souligne Patrice Gaudet. Celui qui dirige Le Banquet (rue d’Isly) depuis 18 années est l’un des plus anciens boulangers du quartier. Il constate une évolution sensible depuis environ cinq ans avec une baisse de 30 % sur les ventes de pain. Pour s’adapter, il n’hésite pas à exploiter la moindre occasion afin de maintenir son chiffre d’affaires. « Pour le 8 décembre, par exemple, nous proposons une vente de chocolats avec des lumignons », explique-t-il.
Un courrier au maire. Même son de cloche pour Isabelle, gérante de la boulangerie Henry située rue Denfert Rochereau, depuis 11 ans. « C’est un métier difficile. On travaille constamment, nous devons répondre à un grand nombre de normes. Cette concurrence sans limites ne fait qu’ajouter de la pression », glisse-t-elle.
Récemment, le bruit d’une potentielle ouverture d’un autre point de vente industriel a mis le feu aux poudres. Isabelle a pris la plume pour composer un courrier de demande de soutien à la mairie du 4e. « Soit, les artisans boulangers ont l’air de survivre mais à quel prix pour leur santé physique et mentale ? », écrit-elle, proposant notamment une réglementation du nombre de boulangeries comme c’est le cas pour les pharmacies. Selon la boulangère, plusieurs fonds de commerce seraient à vendre dans le quartier. « Mais au lieu de reprendre un commerce à vendre, les nouveaux arrivants préfèrent en créer un autre », atteste Patrice Gaudet.
D’ici la fin de l’année, Isabelle Henry compte récolter un maximum de signatures d’artisans pour remettre sa lettre au maire, David Kimelfeld. Si certaines revendications semblent utopistes, elle espère au moins que son cri d’alerte sera entendu.