Sylvain Campoy s’ancre dans les Pentes
Après un apprentissage chez Artribal, l’un des temples lyonnais du tatouage, et un premier salon très confidentiel, Sylvain Campoy, alias Pandido, vient d’ouvrir son propre shop rue Leynaud. Un personnage à la fois discret, drôle et rock’n’roll.
La nuit vient tout juste de s’emparer du ciel d’octobre. Il faut ouvrir l’œil pour repérer la devanture du Peoples Temple Tattooing, nom choisi en référence à la secte américaine éponyme (rassurez-vous, tout est parti d’une blague). Aucun dessin exposé, vitres floutées, enseigne presque invisible. Et pour espérer pénétrer dans l’antre de l’artiste, une seule règle : sonner et patienter. Secret Sylvain Campoy ? « Je préfère rester discret. Ainsi les gens qui viennent me voir le font vraiment par choix, parce qu’ils m’ont cherché », explique-t-il.
À l’intérieur de cet ancien local de réparation informatique, tout a été repensé : briques apparentes, mur orange, verrière. En arrière-boutique, le bureau ressemble plus à celui d’un manager de start-up qu’à celui d’un tatoueur. Sylvain finalise le tatouage d’un couple (une hirondelle identique soulignée de la date de leur mariage) tout en répondant à nos questions.
Art précolombien. Après des études de design graphique à Lyon et une expérience en maison d’édition, Sylvain plaque tout pour plus de liberté artistique. L’appel de l’aiguille s’impose comme une évidence. Bercé par la culture MTV pendant l’adolescence, Sylvain s’est fait graver « Punk » et « Rock » sur les mollets dès son entrée dans la majorité. « Je suis donc allé frapper aux portes des salons de tatouage de la ville pour apprendre », raconte-t-il. C’est finalement Artribal – une institution – qui accepte de le prendre sous son aile. Il y restera trois ans avant d’ouvrir un premier « shop privé » dans un appartement.
Son style ? Des créations old school, un classique dans l’univers du tatouage, et des dessins colorés, influencés par l’art aztèque et précolombien. Et c’est ces derniers motifs, inspirés de ses nombreux séjours au Mexique qui lui permettent de se démarquer sur la scène lyonnaise déjà bien chargée. Au Peoples Temple Tattooing, Sylvain sera bientôt rejoint par le tatoueur lyonnais Side (Cédric Maquin). Conseil : pour leur rendre visite, pensez à prendre rendez-vous.
Romain Desgrand
Peoples Temple Tattooing, 6 rue Leynaud. instagram.com/pddtattooing.
Bio express
Né en Haute-Savoie, Sylvain a aujourd’hui 33 ans et tatoue depuis six ans. Il joue également de la guitare dans un « groupe de garage ». « Rien de bien sérieux », précise-t-il.
Son spot favori
Le Trokson, 110 montée de la Grande-Côte, tout proche de son nouveau salon. « Quand je m’y rends après mon travail, je suis sûr d’y trouver des amis. »