Anne Durand : « Tenir une chambre d’hôtes, c’est vivre dans l’inattendu »
30 juin 2018
Il y a quelques années, Anne Durand a décidé de changer de vie. Laissant derrière elle sa carrière d’ingénieur, elle ouvre Les Loges du théâtre, des chambres d’hôtes nichées dans une bâtisse d’architecte au cœur du Plateau. Un lieu contemporain et surprenant dans lequel elle s’évertue à cultiver un art de vie en toute authenticité.
Certains lieux gardent précieusement leur secret. De l’extérieur, le 6 rue Pailleron pourrait presque passer inaperçu parmi l’enfilade d’immeubles canuts qui s’étire sur cette artère animée du Plateau. Mais derrière la grande porte vitrée se cache une charmante cour bordée de verdure. De ce côté de la bâtisse, la façade est boisée. Un jacuzzi et des transats appellent délicieusement à la paresse. Anne nous reçoit en toute simplicité, Converses aux pieds, sourire aux lèvres. Aujourd’hui, elle s’apprête à accueillir un couple de voyageurs anglais qui explore le pays… à vélo ! « Une première depuis cinq ans d’activité », confie-t-elle en nous embarquant dans un tour de la propriété.
400 m2 baignés de lumière. Les matériaux bruts (bois, acier, verre, béton) se marient avec raffinement aux couleurs primaires des cinq chambres. Quatre ans d’études et de travaux ont été nécessaires pour parvenir à ouvrir en 2013 Les Loges du théâtre à la place d’un ancien entrepôt. « Après avoir beaucoup bougé pour mon travail, je voyage aujourd’hui à travers mes hôtes », explique-t-elle. Parmi eux, il y a Patrick, un Californien propriétaire d’un bar à Nappa, qui comptabilise 56 nuits aux Loges. « Forcément, des liens se créent. J’aime beaucoup le côté éphémère de ces relations. Les gens savent qu’ils sont de passage et se livrent plus facilement. » Plus surprenant, Anne attire aussi une clientèle de « belles-mères » en visite, qui ne peuvent pas être hébergées dans l’appartement de leurs enfants.
Ne le répétez pas : Anne est née à Saint-Étienne. Mais après 13 années sur la Colline, elle a obtenu son « passeport croix-roussien », plaisante-t-elle. « J’aime ce quartier. Il a toujours un esprit hérité des Canuts qui perdure. Ici, les commerçants travaillent ensemble, s’entraident, s’écoutent. »
À l’avenir, elle espère devenir greeter, en proposant des escapades à ses hôtes pour leur faire découvrir la ville. En attendant, elle se réveille chaque matin sans savoir ce que sa journée lui réserve. « Qui vais-je recevoir demain ? Aucune idée. Ma vie est une surprise. »
Romain Desgrand
Bio Express
Née en 1968 à Saint-Etienne. Anne a travaillé 20 ans dans l’industrie automobile avant de suivre son envie d’indépendance. Elle parle quatre langues (anglais, néerlandais, allemand, français).
Son site
les-loges-du-theatre.fr
Son spot préféré
Le parc de la Cerisaie