Priscilla Horviller, l’illustratrice qui veut « décomplexer » le dessin
Tous les samedis, Priscilla Horviller anime des ateliers bande dessinée sur le Plateau. Des temps ouverts à tous, où elle fait vivre sa passion : raconter des histoires. Nous avons rencontré l’artiste, sensible et enjouée.
On n’a pas vu le temps passer. Voilà une heure que Priscilla nous parle de ses projets — ceux en cours, ceux à venir, ceux avortés — , attablée à la terrasse du Café du Gros Caillou. Derrière ses larges lunettes de soleil, elle tutoie facilement, oscillant entre moment de timidité et éclats de rire. Il y a quelque chose de touchant dans sa façon de s’excuser de faire des digressions et de refuser de prendre la pose. « Suis-je obligée ? Je ne me supporte pas en photo, c’est terrible ! ». Elle préfère apparaître en Cocotte, son alter égo de bande dessinée dont elle raconte les tribulations sur son blog. « C’est le surnom que me donnait ma mère quand j’étais enfant. Le seul mot gentil qu’elle avait pour moi », glisse-t-elle.
Du dessin au jazz. Petite fille, Priscilla décalquait déjà les personnages des albums d’Astérix et de Tintin. Copier ? Elle assume. « C’est comme ça qu’on apprend. Petit à petit, on se détache du modèle pour prendre son envol ». C’est dans cet esprit qu’elle intervient chaque samedi matin à Agend’Arts, 4 rue de Belfort pour animer des ateliers accessibles à partir de 10 ans. « Je cherche avant tout à décomplexer le dessin. Peu importe si tu as un bon coup de crayon ou pas. Tu peux juste venir avec l’envie de raconter une histoire. Nous travaillons ensuite ensemble autour de différents codes de la BD, comme les onomatopées, pour la concrétiser ».
Paradoxalement, Priscilla avoue elle-même manquer de confiance dans ses créations. « J’ai beaucoup de travaux inachevés dans les cartons. On n’applique pas forcément les bons conseils que l’on donne aux autres… ». Aujourd’hui pourtant un chantier l’inspire particulièrement : l’illustration en BD de la vie de Pannonica de Koenigswarter, une baronne de Rothschild, muse de jazzman des années 50. Le personnage lui tient à cœur : Priscilla chante elle aussi le jazz. Une autre facette de l’artiste qui témoigne de son inéluctable besoin de s’exprimer. « Ce que j’aime dans le jazz ? L’improvisation, l’inattendu et le sentiment de liberté. »
Romain Desgrand
Infos complémentaires :
Bio Express
Originaire de Bourgogne, Priscilla s’est installée à Lyon dans les années 90. Elle est diplômée d’art appliquée à la Martinière. Son blog : cocottepriscilla.wordpress.com
Son spot préféré
La place Rouville où elle s’installe régulièrement pour dessiner