La concertation avant les pelleteuses en 2019
Après plusieurs tentatives avortées, le projet d’embellissement de la place Chardonnet est bien engagé. « Il est inscrit au plan pluriannuel d’investissement de la Métropole de Lyon. Il sera lancé avant la fin de mandat », assure Arthur Remy, Premier adjoint au maire du 1er arrondissement, délégué aux grands projets.
Mais pendant les études techniques (le réseau souterrain serait à refaire) et avant la consultation officielle, la mairie du 1er a lancé une mission préliminaire, confiée au laboratoire Lalcal. Cette équipe pluridisciplinaire (architecte, urbaniste culturel, chorégraphe) « interroge la question de l’hospitalité à travers l’espace public », explique Julie Bernard, du Laboratoire.
Les membres de ce dernier ont ainsi questionné résidents anciens et actuels, des personnes sans domicile fixe qui utilisent la place, et aidé le groupe d’habitants Faites place Chardonnet à organiser une série d’évènements collaboratifs pendant l’été.
En complément, 27 habitants ont été invités à écrire sur la place, ses mouvements et leurs impressions. « Notre idée : en extraire de grandes orientations à présenter à la Métropole pour mieux placer le curseur », poursuit l’élu.
Lutte contre la gentrification. « Au final, il en ressort que la place n’est pas si mal. À mieux la regarder, elle a révélé un certain potentiel aux yeux de ses habitants », explique l’architecte-urbaniste Chantal Deckmyn, qui a analysé l’ensemble des récits. Ce qui ressort également : la « méfiance vis-à-vis d’une mise aux normes sous prétexte d’un marketing urbain ». Car la place fait partie du circuit que les touristes empruntent pour accéder, notamment, à la Cour des Voraces. « Pour l’instant, il y a des voitures, un monument aux Morts, rien d’autre. C’est une chance pour nous qu’elle soit moche et peu attractive », écrit une habituée du quartier.
La place Chardonnet restera-t-elle le dernier bastion du quartier à lutter contre sa gentrification ? « Nous sommes très vigilants sur cette question. Mais ce qui me rassure un peu, c’est que le budget alloué n’est pas si élevé », répond Arthur Remy. À La Métropole, on assure également vouloir tirer profit de cette démarche avant une consultation officielle l’année prochaine. Et des travaux programmés pour 2019.