L’acquéreur du Fort Saint-Laurent tenterait déjà de le revendre
Préférée aux sept autres parce que plus élevée, l’offre formulée par la SAS Luri (3,5M€) pour acquérir le Fort Saint-Laurent, propriété de l’Etat, continue à faire parler d’elle au sein de la mairie du 1er arrondissement. Au moment de la vente, en mars dernier, les élus du 1er s’étaient émus du fait que l’offre formulée par Notre Dame des sans Abri, dont un foyer d’accueil occupait une bonne partie du fort, n’ai pas été retenue, fustigeant l’attribution du lot au candidat le plus offrant alors que « seuls » 600K€ séparaient les deux candidats. Et alors que le candidat devenu acquéreur projette sur les lieux de loger un tout autre type de personnes, avec la construction d’un hôtel de luxe…
Mais voilà qu’en juin dernier, l’affaire se complique. « Depuis quelques jours », écrivait Nathalie Perrin-Gilbert dans un courrier en date du 9 juin adressé à Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, « nous sommes alertés par des opérateurs contactés par l’acquéreur dont la proposition a été retenue : celui-ci proposerait, avant même l’enregistrement de la transaction, la revente avec une recherche de plus-value », s’étrangle la maire d’arrondissement. Si elle n’a a priori rien d’illégale, la démarche, qualifiée de « dérive », agace. « Ce lieu d’accueil de personnes et de familles en grande difficultés devient un objet de spéculation dans un arrondissement déjà fortement marqué par un déficit de logements abordables et dans une agglomération marquée par une pénurie de places d’hébergement d’urgence », écrit encore la maire du 1er.
Malgré nos démarches, il n’a pas été possible de joindre la SAS Luri, basée à Caluire, dont le dernier chiffre d’affaires connu avoisine les 22 M€. T.C