Et un immeuble de plus dans les Pentes, un !
« Lorsqu’un acteur public fait n’importe quoi avec son propre patrimoine immobilier (allusion au fort Saint-Laurent, NDLR), il n’est pas étonnant que cela éveille les appétits des propriétaires privés ». Arthur Remy, premier adjoint au Maire du 1er, est colère. Il vient d’apprendre qu’un tènement de 2 600 m2 comprenant deux petites maisons et deux garages, situé à l’angle des rues Diderot, Pouteau et Lemot, allait sans doute tomber dans l’escarcelle d’un promoteur immobilier.
« Cet après-midi, je reçois la visite d’un quatrième promoteur qui doit venir avec une offre d’achat chiffrée. On verra bien », révèle Paul Courat, Croix-Roussien pure souche de 78 ans.
Son voisin, qui a rénové voilà quelques années l’ancien Café des Savoyards, a lui aussi été approché par les promoteurs. « On fait un peu monter les prix », avoue Paul Courat. Il possède environ 500 m2 sur ce tènement, et a posé une condition supplémentaire : « Je serai logé dans un appartement avec terrasse au dernier étage. Sans cela, je ne vends pas ». Le terrain étant constructible et, vu les niveaux de prix pratiqués dans le quartier, on imagine assez bien le montant du pactole sur lequel peut miser le retraité. Pas loin des deux millions d’euros.
« Il n’y a malheureusement rien à faire tant que l’acte de vente notarié n’a pas été transmis à la Ville ou à la Métropole », explique Joseph Clocher, le président de l’association La Croix-Rousse n’est pas à vendre. « Il s’agit de terrains privés. Le propriétaire est libre de vendre à qui il le souhaite. Les acquéreurs devront respecter les règles liées au classement Unesco du quartier, mais c’est tout ».
Côté Ville, on n’est « pas au courant de projet spécifique sur ce secteur. Au cours de ma dernière rencontre avec Michel Le Faou, l’adjoint à l’Urbanisme à la Métropole de Lyon, je l’ai invité à la vigilance sur ce tènement. Il en a pris bonne note », veut se rassurer Arthur Remy. Espérons-le. Car les promoteurs semblent avoir une idée assez précise de ce qu’ils souhaitent construire. « Je ne peux pas vous donner leurs noms, mais je peux vous dire qu’il y aura de très nombreux appartements », affirme Paul Courat.
Thomas charrondière