La Crieuse publique de la Croix-Rousse rempile pour une troisième saison
Toutes les 3 semaines, la Crieuse publique de la Croix- Rousse, aka Valérie Niquet, dépouille les quelque 300 petits mots déposés par les riverains dans les boîtes aux lettres dédiées disséminées dans les bars du quartier. « J’en lis 50 à 60 après avoir fait le tri », explique la chanteuse et comédienne installée du côté du Clos Jouve depuis 22 ans. Place des tapis, celle qui a succédé à son ami Gérald Rigaud en 2015, l’initiateur des criées croix-roussiennes en 2009, réunit habituellement une centaine de personnes. « Je parcours les rues avec ma Deux CV avant le début de la criée pour rameuter le monde », explique la Jurassienne née en 1974. Petits mots d’amour, blagues potaches ou messages politiques, la prose des Croix-Roussiens a l’humour pour fil conducteur. Ce qui n’empêche pas Valérie Niquet de donner du sens à sa démarche. « J’interviens au nom l’Assemblée pour la protection de la parole publique. Je suis une passeuse, un porte-voix humain. La représentante d’un réseau social humain non virtuel », glisse très sérieusement l’ancien clown de rue. Souvent accompagnée de musiciens, rémunérée au chapeau, la crieuse prend visiblement du plaisir. Pas étonnant lorsqu’on lit des petits mots comme « Gilbert, quand est-ce que tu commences ton régime ? » ou « Lesbienne et enceinte, y’a une couille quelque part ! ». T. C.