Pollution à la Croix-Rousse : des chiffres qui piquent les yeux
Dans son étude sur la qualité de l’air à la Croix-Rousse*, publiée fin janvier 2017, Air Rhône-Alpes (devenue ATMO Auvergnes Rhône-Alpes) n’a procédé à aucune mesure spécifique sur les cheminées du tunnel. En 2007, une précédente étude avait conclu que « les concentrations à proximité des cheminées du tunnel étaient comparables aux niveaux de fond urbain (…) mais qu’elles ne portaient pas de « signature » particulière pouvant être liée aux émissions routières du tunnel ». « Le même constat peut être effectué aujourd’hui », indique Linda Maupetit co-auteur de l’étude. « Mais attention : les tubes passifs n’ont pas été positionnés sur les cheminées elles-mêmes, mais à proximité. Et pas forcément aux périodes où elles rejettent l’air vicié », tempère-t-elle. Au final, le seuil de 40ug/m3 préconisé par l’OMS est tout de même atteint à proximité de 2 des 5 cheminées d’évacuation, rue Chazière et rue Anselme(40ug/m3), et même dépassé à proximité de celle située au 86 boulevard de la Croix-Rousse (42ug/m3).
S’il est hasardeux d’incriminer les seules cheminées (lire ci-dessus), on sait en revanche que la Croix-Rousse affiche un taux de pollution au dioxyde d’azote (NO2) près de 25% plus élevé (37ug/m3) en moyenne que le reste de la ville (30ug/m3). Tout proche du seuil maximal de 40ug/m3 préconisé par l’OMS. Un seuil largement dépassé aux niveau des deux têtes du tunnel, qui affichent 56ug/m3 côté Rhône et 45ug/m3 côté Saône. En 2014, environ 3 500 Croix-Roussiens ont été « exposés à des dépassements de la valeur limite en NO2 sur le lieu d’implantation de leur domicile », relève Air Rhône-Alpes. T.C
*© Air Rhône-Alpes Etude de la qualité de l’air sur le secteur de la Croix-Rousse – Rapport de Synthèse