Le petit train touristique pris en otage par des clowns zoophobes
« La Croix-Rousse, c’est pas un zoo ! » Quarante ans après le fameux « La Croix-Rousse n’est pas à vendre », les « gauchos, les précaires et les assistés » des Pentes, comme se qualifient ironiquement les membres du collectif Wonderfull World Company, qui ont bloqué samedi 18 février le petit train touristique de la Croix-Rousse, n’ont pas changé de discours. Il faut néanmoins leur reconnaître un certain talent dans l’art du « happening ». Une opération montée en deux temps.
Vendredi 17, le W.W.C colle un peu partout un courrier à entête de la Mairie centrale annonçant que les habitants du 1er sont invités à 14h15 samedi 18 février pour un tour de train gratuit en présence de Nicole Gay, une adjointe de Gérard Collomb. L’information est ensuite publiée par Le Progrès, qui oublie de la vérifier. C’était un « fake ».
A 14h place Louis Pradel, une trentaine de Lyonnais munis d’un justificatif de domicile se présente pour le départ. Alertés, Nathalie Rivoire et Olivier Michel, les exploitants du petit train, sont sur place et tentent de calmer quelques mécontents. Ceux qui ont décidé d’embarquer tout de même bénéficient d’un tarif réduit.
A 14h15, le petit train s’élance. 300m plus loin, au niveau de la rue Sainte-Catherine, débute l’opération escargot des militants du W.W.C. Ils sont une vingtaine, ont la trentaine, certains ont des enfants sur les épaules. Déguisés en clowns ils scandent « La Croix-Rousse c’est pas un zoo ! » et distribuent un tract intitulé « Oui-Oui City Tram. » Ils dévisagent, moqueurs mais courtois, les passagers. Pour le coup, ce sont les touristes qui ont l’impression d’être au zoo. Mais côté cage.
Gentiment dispersé par les motards de la Police Nationale, le collectif cesse son blocage au bout de 45mn. Etre consulté par la Mairie centrale en amont de la réalisation des projets sur les Pentes, voilà ce que réclament les militants. Ils terminent leur happening place Sathonay, en promettant de renouveler l’opération samedi 4 mars.
Thomas Charrondière