Julie Bordet-Richard « l’esprit croix-roussien est une invention »
Pure Croix-Roussienne, Julie Bordet-Richard est à la tête du magazine La Ficelle depuis huit ans. Cette petite-fille de tisseur ne voulait en aucun cas quitter la Croix- Rousse après ses études de journalisme. Elle a alors créé le magazine La Ficelle, qui traitait au départ du patrimoine croix-roussien, comme les Arêtes de poisson, l’histoire des rues, des places, des statues… Le magazine remporte alors un petit succès dans le quartier. Quelques années après son lancement, La Ficelle s’est même étendu au patrimoine de Caluire et à d’autres arrondissements de Lyon.
Une nouvelle vague de croix-roussiens
À 36 ans, Julie Bordet-Richard a une vision de l’esprit croix-roussien assez différente des autres figures du quartier. « Pour moi, c’est une invention, en tout cas ce n’est pas un héritage. Ce qu’il reste des canuts, c’est du bâti, mais il n’y a plus du tout la mentalité. c’est ici qu’est né le mutualisme, les canuts étaient les précurseurs de la lutte patronale, aujourd’hui c’est tout l’inverse. Et si les gens aiment leur quartier et créent un esprit autour, ce n’est pas celui des canuts ». Par contre, la rédactrice en chef de La Ficelle constate que de plus en plus de nouveaux arrivants s’intéressent à l’histoire du Plateau et des Pentes. « Je sens qu’une nouvelle vague de Croix-Roussiens va s’investir dans la vie de quartier. J’ai beaucoup de Parisiens qui viennent de s’installer et qui veulent en savoir plus de l’histoire des canuts. Auparavant, c’était rare. »