Espace 44: une agonie soigneusement programmée
« Mourir à 30 ans ? ». Voilà l’intitulé de la nouvelle saison de l’Espace 44, petit théâtre trentenaire des pentes de la Croix-Rousse qui, avec la vitalité qui le caractérise, vous invite à « venir rêver encore quelque temps » avant sa « disparition ». Ça donne envie, non ? D’autant que dans son édito, son directeur-fondateur-metteur en scène-scénographe-interprète André Sanfratello – modeste – pratique cet art théâtral et très français qui consiste à se plaindre comme si tout nous était dû. En dénonçant des « réductions drastiques » de subventions, qui ne datent d’ailleurs pas d’hier. Mais il se garde bien de préciser pourquoi.
On ouvre alors la plaquette de ce théâtre d’« écriture contemporaine et création d’oeuvres d’auteurs vivants » (sic). Passons sur le pléonasme, sans doute une figure de style. Que découvre-t-on ? Des pièces de Tchekhov, Giono, Sartre, Beckett, Cocteau, Stefan Zweig (par deux fois) et un festival d’Albert Camus ! Et on en passé Que des nouveaux venus !
Visiblement, pour l’Espace 44, le théâtre est mort depuis beaucoup plus longtemps que trente ans.